Camus, Covid et l’Avenir

I’m only about a quarter of the way through reading La Peste by Albert Camus, but I like it very much so far. It’s quite different in style from Les Justes and also from what I remember of L’Étranger (which I last read some 35 years ago). So far it’s got a straightforward narrative style, chronicling the imagined events that follow the return of bubonic plague to Oran (Algeria’s second largest city) in the 1940s. Bubonic plague still exists in the world today, but it is easily treatable with antibiotics if identified early enough. However antibiotics like penicillin were not in widespread civilian used until the mid- to late-1940s, and so far they don’t factor into the story.

La Peste reminds me a bit of Michael Crichton’s Andromeda Strain, though of course Camus got there a couple decades earlier. But where Crichton went for medical techno-babble (which even by the 1980s hadn’t aged very well), Camus focuses on the human reaction to the slow-motion realization that the Black Death has returned. These age very well, I’m afraid, and resonate quite all to accurately with modern human reactions to Covid. I’m also told (though I hadn’t noticed it on my own yet) certain parallels with other calamities that struck the world in the 1940s.

I wrote up some musings on Camus and Covid (700 words) for this week’s French lesson. Here’s the text after some light revisions with my teacher.

Camus, covid, et l’avenir

Je viens de recevoir un email qui annonce les dates du festival d’Avignon 2022, qui a lieu d’habitude les trois dernières semaines de juillet. Je dis «d’habitude», mais en fait les dates précises sont plus aléatoires que prévisibles. Cette année on commence le 7 juillet, mais pendant les derniers dix dernières années le jour J variait du 4 juillet au 7 juillet sans modèle. Quelquefois on commence le jeudi, autres fois le dimanche,  le lundi ou le mercredi. Et la date de fin est aussi arbitraire que la date du commencement. Et le festival 2020 a été totalement annulé à cause de la crise sanitaire de Covid-19. J’aurais bien voulu réserver un logement pour le festival il y a trois mois (car les hébergements au centre ville et bon marché sont rares), mais sans savoir les dates c’est trop aléatoire. Maintenant, avec l’arrivée d’omicron, le nouveau variant du virus, c’est encore possible que l’agenda du festival 2022 soit bouleversé. J’oublie quel petit malin a dit «La prévision c’est difficile – surtout quand il s’agit de l’avenir».

Ah, l’avenir, l’avenir. Pour moi, c’est incontournable – au moins, je souhaite accueillir l’avenir dans quelques années, sinon soit lui soit moi serons morts. J’ai passé ma jeunesse à jouer aux échecs, une entreprise ou on reste presque immobile pendant plusieurs heures en ne contemplant que l’avenir, où chaque coup est évalué en fonction des contre-coups possibles. Un peu extrême pour un gamin, j’admets, mais la fascination pourc l’avenir est un trait inné chez tous les humains. Le psychologue Daniel Gilbert écrit dans son livre Et si le bonheur vous tombait dessus : «Ce qui différencie l’homme de tous les autres animaux, c’est qu’il pense à l’avenir.»  Pourtant, il y a souvent un manque d’imagination parmi ces penseurs de l’avenir. Mon beau-père, bien muni en  adages qu’il estime sages, dit souvent «L’avenir n’est pas simplement une extension  du passé». Bien que cela me peine de l’admettre, j’ai peur qu’il ait raison.

La tendance à fouiller le passé pour prévoir est évidente sur la page Wikipédia qui concerne La peste, roman d’Albert Camus qui est paru en 1947. Après les parties typiques pour un tel article (historique du roman, résumé, personnages), on découvre une toute petit note au-dessous du titre Augmentation des ventes en 2020:  «En 2020, avec la pandémie de covid-19, le livre connaît un regain d’intérêt, notamment en France et en Italie, en raison de la ressemblance entre ce que le livre raconte et ce que vivent des populations dans de nombreux endroits du monde». Sans doute, l’auteur anonyme de cette page (un Bourbaki moderne) a totalement raison, car il peu probable que j’aurais commencé à lire ce premier chef-d’œuvre de Camus si la pandémie ne s’était jamais passée.

J’ai pris connaissance de La peste pour la première fois cette année après avoir entendu un entretien à la radio avec Marylin Maeso, qui a écrit un livre La fabrique de l’inhumain. Elle revisite La peste et le prend comme un point de départ pour parler des phénomènes sidérants et variés: la guerre, la torture, le terrorisme, etc. Elle constate nos incapacités à les confronter avec l’humanité, et cite les observations de Camus sur le désaccord entre l’échelle humaine et la taille des fléaux:

« Les fléaux, en effet, sont une chose commune, mais on croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête… pestes et guerres trouvent les gens toujours aussi dépourvus. Quand une guerre éclate, les gens disent : «Ça ne durera pas, c’est trop bête. » … Nos concitoyens [étaient] humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux. Le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer… Ils continuaient de faire des affaires, ils préparaient des voyages… Comment auraient-ils pensé à la peste qui supprime l’avenir … ? »

Albert Camus, La peste

Je trouve ces phrases de Camus, écrites il y a soixante-dix ans, vraiment effrayantes. L’annonce d’Avignon arrive et je me hâte de réserver les billets d’avion, en imaginant que l’achat lui-même pourrait éloigner de la France cette peste contemporaine. Ça ne durera pas, ça fait déjà dix-huit mois. Y en a marre de l’incertitude, je déclare que c’est le Covid qui est annulé pour 2022 et pas le Festival d’Avignon. 

«Ce qui différencie l’homme de tous les autres animaux, c’est qu’il pense à l’avenir.» Pas seulement penser à l’avenir, mais défendre l’avenir, insister sur l’existence de l’avenir. Avec mon cerveau de joueur d’échecs, je vois clairement la possibilité de la résurgence de la crise sanitaire. Et je vais attendre quelques mois avant d’acheter les billets pour Avignon. Mais en même temps, je vais identifier les spectacles auxquels j’irai, je vais faire des recherches chaque semaine pour des logements disponibles au centre ville, et je vais informer mon patron de mes dates de vacances en juillet. Je ne suis pas prêt pour que le Covid supprime l’avenir. 

I imagine I’ll have more to say once I’ve finished the book. Meanwhile, I spent several hours yesterday planning my trip to Avignon in July. One can hope …

Things I Learned

  • For the beginning and end of a multi-day event, use la date de commencement and la date de fin. The phrases date initiale and date terminale aren’t strictly wrong, but are clunky.
  • Speculatif is used for financial dealings or for way-out-there scientific research. For an action taken with a lot of guesswork, the outcome is better described as aléatoire.
  • Un variant, une variante have subtly different meanings and domains of use. The masculine form is reserved for the context of biology and genetics. The feminine form is for music, art, language, and chess openings. Roughly speaking, une variante corresponds to the English “variation” (“theme and variation”, “Queen’s Indian defense, Nimzowitsch variation”), while un variant corresponds to the English “variant” (“omicron variant”).
  • Malin can be used as an adjective or a noun. It has a range of meanings along a spectrum from pretty negative (“evil”, “wicked”, or “demonic”) to moderately positive (“smart”, “astute”, “clever”). Ideas like “sly” and “crafty” are in between these two poles. However the phrase « petit malin » is more along the lines of “smart alec”, “wise guy”, or “slick character”.
  • On passe son temps à faire quelques chose. I would have thought it was en faisant qqch, but that’s not grammatical.
  • Fascinating: the proper locutions are être fasciné par or avoir la fascination pour. Choosing the right preposition in French is one of my enduring challenges.
  • Inné means “innate” or “inborn”, and here again choosing the preposition trips me up. In English, a characteristic or ability is innate to a person. But in French, there are multiple possible prepositions following inné. The most common is inné chez qqn, but you can also use inné en qqn, inné dans qqn, or inné à qqn. I haven’t been able to discern if there are rules of when to use which preposition, or if it is purely a stylistic choice.

Marre de la Confine: Sick of Confinement

On March 17, 2020, France issued a general order for residents to stay at home as part of a national effort to combat the Covid-19 epidemic. The order remained in place for 55 days before being lifted on May 11th, and was generally seen as a public health success.

I was recently pointed to a series of short YouTube music videos created during confinement by a small crew of artists looking to distract themselves: «Au 1er jour de la confine». Each one features a song and animated watercolor illustrations. The song is of the form “On the first day of the confinement …. On the second day of confinement …. On the third day of confinement … etc. etc.” There are 11 videos in all, running two to five minutes each, packaged as “Season 1”, “Season 2”, etc. Together they cover all 55 days.

The videos start off fairly routine, with what sounds like a traditional Breton folk song played on accordion, one or two voices singing, a pleasantly repetitive verse / chorus structure, and the camera panning slowly over the illustrations. The authors’ description clarifies that the song is original, but runs the risk of becoming a folk song of the future: «un échantillon de Musique Traditionnelle de Demain.» The musical arrangement becomes more complex throughout the first video with polyphony, syncopation, and rich instrumentation. Really well done musically and visually.

After the first few weeks, though, the videos become progressively post-modern and bizarre, fitting the increasing toll of confinement. By the end there are drug-hazed psychedelic segments, pastiches of Ravel’s Bolero, and – I kid you not – Soviet agitprop. A rather striking departure, but quite impressive.

The creators are:

I can’t quite figure out how the author’s’ attitude towards the confinement changes over time. The first verse sounds like an explicit indictment of the policy as a trick, but some of the later videos have messaging that makes me think the authors supported the confinement. If any readers can clarify for me if the attitude is clear in the subtext (or the text), please leave a comment.

Here’s a sampling of the lyrics (rough English translations are mine):

Au 1er jour de la confine
On s'est tous enfermé dedans (x2)
Sans médicaments sans aspirine
Ça durera pas 107 ans
On s'est fait rouler dans la farine
Par le ministère et le gouvernement

Refrain:
Y en a bien marre de la confine
Y en a bien marre du confinement
On the first day of confinement
We all holed up inside
Without medicines or aspirin
This won't last 107 years
They've duped us, the government and the ministry

Chorus:
I am so sick of being confined
I've had it up to here with confinement
Au 2ème jour de la confine
On s'est attaqué au grand rangement (x2)
Le salon, le couloir et la cuisine
Ça durera pas 106 ans
Même si tout laver à la térébenthine
Au savon noir c'est émouvant

Refrain
On the second day of confinement
We did a vast spring cleaning
The living-room, the hallway, the kitchen
This won't last 106 years
What if we use turpentine and black soap?
It's bracing!

Chorus
Au 3ème jour de la confine
On met sa masques et ses beaux gants blancs (x2)
On se lave les mains, on se bouche les narines
Ça durera pas 105 ans
Se laver les mains, les papattes et les babines
Au début c'est rigolo à la fin c'est barbarant.
On the third day of confinement
We wear masks and white gloves
We wash our hands and cover our noses
This won't last 105 years.
Washing your hands, paws, and whiskers
At first it's a joke, by the end it's oppressive
Au 4ème jour de la confine
Ma femme est allée chez son amant (x2)
Sans me prévenir en passant par la cuisine
Ça durera pas 104 ans
Elle est partie pour de la farine
Reviendra peut-être à la fin du printemps
On the fourth day of confinement
My wife went to see her lover
She left by the back door without telling me
This won't last 104 years
Said she was going to get some flour
Maybe she'll be back by the time Spring ends
Au 7ème jour de la confine
Plus de vin rouge ni de chocolat blanc (x2)
Je fouille les armoires de la cuisine
Ça durera pas 101 ans
Me restera-t-il assez de bibine
Pour assurer le ravitaillement
On the 7th day of confinement
We ran out of red wine and white chocolate
I rummage through the kitchen cabinets
This won't last 101 years
Will my supply of booze
Hold out until I can restock?
Au 11ème jour de la confine
Je me bourre de médicaments (x2)
Sans prescription de la médecine
Ça durera jamais 97 ans
Et hop! Encore une aspirine
J'alterne avec l'efferalgan
On the 11th day of confinement
I'm popping pills like crazy
Just the over the counter stuff
This will never last 97 years
Pop! There goes another aspirin
I alternate them with Tylenol
Au 15ème jour de la confine
Y avait plein de morts mais plus de sacrements (x2)
On ne pouvait plus tirer sa trombine
Devant le cercueil et ses ornements
Enterrer des vieux, faut dire que ça nous bassine
Et c'est contagieux surtout pour nos enfants
On the 15th day of confinement
There were plenty of dead, but no more funerals
No more showing your ugly mug
In front of an ornate coffin
Burying our old ones makes us tearful, I confess
Our kids catch on and weep as well
25ème jour de confine
Il pleut des divorces. C'est alarmant! (x2)
On quitte son mari, son amant, sa concubine
Du jour au lendemain, c'est vraiment navrant
Les tribunaux sont fermés. On divorce en ligne
On se confine au couvent
25th day of confinement
It's raining divorces. Yikes!
Folks leaving their husbands, their lovers, mistresses
Day after day, it's really upsetting
With the courts closed down you get divorced online
Then go to the nunnery and isolate there 

That’s a good sampling for now. I may have more in a later post.

Y en a bien marre de la confine. Y en a bien marre du confinement.
Y en a bien marre de la confine. Y en a bien marre du confinement