Joséphine Baker to Enter the Panthéon

My French homework this week from teacher N.M. was to read and write a response to a pair of texts about the Panthéon and the decision last month to admit Franco-American Joséphine Baker into its elite ranks. At present only 71 luminaries are buried in this «nécropole laïc».

The prompt asked for 30 lines addressing the question: «Pourquoi selon vous a-t-on besoin de sacrer des personnalités et de les faire entrer au Panthéon?» (“In your opinion, why must we venerate great people and admit them into the Panthéon?”). Here’s my 400-word response:

Version originale

Quand Achilles, le héro grecque, délibérait aller à la guerre de Troi ou rester chez lui, sa mère Thétis lui a dit «Si tu restes ici, tu vivras. Tes enfants t’aimeront et tes petits-fils se souviendront de toi. Mais, tes arrière-petits-fils t’oublieront. Si tu pars pour la guerre, tu mourras. Mais, tu resteras dans la mémoire pour toujours». Pour les Grecques, la mémoire c’est la vie, peut-être la façon de vivre la plus puissante. Et donc Achilles est parti, a gagné sa mesure de la gloire autant qu’une place dans notre connaissance collective pendant deux mille sept cents ans.

L’existence du Panthéon français est une réaction non seulement à la réalité inévitable de notre mortalité individuelle, mais aussi à la crainte que notre société elle-même puisse disparaître. Nous imaginons que nos achèvements et nos valeurs continueront après nos morts, mais comment assurer qu’ils perdureront et ne sont pas au gré de la mode de nos héritiers? Si l’on veut que quelque chose dure, la construisez en pierre! C’est pareil pour une église, un musée, une banque, ou une tombe. Il y a peu de monuments en bois ou en boue qui nous restent d’Antiquité. Mais d’artefacts en pierre, il y en a beaucoup. Donc, on grave les noms des renommés dans les roches de ce bâtiment célèbre.

Version rédigée avec N.M.

Quand Achilles, le héro grecque, délibérait aller à la guerre de Troie ou rester chez lui, sa mère Thétis lui a dit «Si tu restes ici, tu vivras. Tes enfants t’aimeront et tes petits-fils se souviendront de toi. Mais, tes arrière-petits-fils t’oublieront. Si tu pars pour la guerre, tu mourras. Mais, tu resteras dans la mémoire pour toujours». Pour les Grecques, la mémoire c’est la vie, peut-être la façon de vivre la plus puissante. Et donc Achilles est parti, a gagné sa mesure de la gloire autant qu’une place dans notre connaissance collective pendant deux mille sept cents ans.

L’existence du Panthéon français est une réaction non seulement à la réalité inévitable de notre mortalité individuelle, mais aussi à la crainte que notre société elle-même puisse disparaître. Nous imaginons que nos achèvements et nos valeurs continueront après notre mort, mais comment assurer qu’ils perdureront et ne seront pas au gré de la mode de nos héritiers? Si l’on veut que quelque chose dure, construisez-la en pierre! C’est pareil pour une église, un musée, une banque, ou une tombe. Il y a peu de monuments en bois ou en boue qui nous restent de l’Antiquité. Mais d’artefacts en pierre, il y en a beaucoup. Donc, on grave les noms des renommés dans les roches de ce bâtiment célèbre.

Pourtant, la Panthéonisation n’est que pour ceux qui nous suivent en maintes siècles, c’est également pour nous-mêmes aujourd’hui. Nos sélections actuelles définissent notre présent autant que leurs mémoire nous définiront dans l’avenir. On peut évaluer une société par examiner ceux auxquels elle accorde l’argent et la gloire. Admettre Joséphine Baker à ce club exclusif c’est valoriser non seulement son art et sa lutte contre le racisme, mais l’Art et la lutte contre le racisme. Aussi, par extension, la lutte contre le harcèlement sexiste, l’homophobie, et pleins d’autres pestes sociales actuelles. Même si le Panthéon délabre au cours des siècles, même s’il est détruit en quelques années, la choix elle-même est une acte politique qui peut lever des gens privilégiés en affranchissant un peu plus leurs esprits.

Toutefois, on ne doit pas imaginer que sacrer certaines personnalités suffit pour sécuriser une société dans les yeux du futur. Nous pouvons les ériger commes idoles et les vénérer comme les déités, mais si nous ne les honorons pas avec nos actions la société qu’elles représentent va écrouler. Car on doit rappeler les mots de Friedrich Schiller dans Die Jungfrau von Orleans: «Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes se battent inutilement».

Pourtant, la Panthéonisation n’est pas ciblée que à ceux qui nous suivrons dans maintes siècles, mais également à nous-mêmes aujourd’hui. Nos sélections actuelles définissent notre présent autant que leurs mémoire nous définiront dans l’avenir. On peut évaluer une société en examinant ceux auxquels elle accorde de l’argent et de la gloire. Admettre Joséphine Baker à ce club exclusif c’est valoriser non seulement son art et sa lutte contre le racisme, mais l’Art et la lutte contre le racisme. Aussi, par extension, la lutte contre le harcèlement sexiste, l’homophobie, et pleins d’autres pestes sociales actuelles. Même si le Panthéon se délabre au cours des siècles, même s’il est détruit dans quelques années, le choix lui-même  est un acte  politique qui peut remonter le moral des gens marginalisés  en affranchissant un peu plus leurs esprits.

Toutefois, on ne doit pas imaginer que sacrer certaines personnalités suffit pour faire admirer notre société dans les yeux du futur. Nous pouvons les ériger comme idoles et les vénérer comme les déités, mais si nous ne les honorons pas par nos actions la société qu’elles représentent s’écroulera. Car on doit rappeler les mots de Friedrich Schiller dans Die Jungfrau von Orleans: «Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes se battent inutilement». 

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