L’avant-scène théâtre paused publication during Covid and then published more than 2 issues a month for a while in order to catch up. It’s now reached the point where the date on the cover more or less matches the date on which the magazine arrives in my mailbox. It was impossible for me to keep up with the flow of arrivals when they came 3-4 times per month, but now that they’ve settled down I’m going to make an effort to read each play within two weeks of its arrival. We’ll see how it goes.
The August 2022 issue features the play Une idée géniale. This is a light-hearted work of fluff that is described in the surrounding commentary as théâtre du boulevard. All the classic elements of a 19th century farce are present in modern form. The front matter specifies a familiar set with plenty of opportunities for coming and going (a living room with doors leading to the kitchen, the basement, the bathroom, the front entry, plus stairs up and a window out). The main actor (who as it happens is also the author, Sebastien Castro) plays three separate characters – a pair of twins (one of whom is coincidentally an amateur actor) plus an unrelated man who just happens to be look just like them. And the plot revolves around a jealous husband who tries to derail his wife’s nascent affair with the doppelganger (le sosie) by hiring the actor to impersonate his wife’s lover and act boorishly. All the predictable twists and turns ensue.
Yet for all its familiarity, the play avoids being trite. The characters are sketched out with novel particulars, the writing is clever, and the timing precise. Castro shows that the portes qui claquent form may be well-worn, but if handled deftly it can still provide an evening’s amusement. I read it in two quick sittings and laughed out loud a several times. Sometimes we want theater to have meaning, but sometimes we are happy for it to be a source of simple, goofy pleasure. Here are two examples of the camp-y humor which brought a smile to my face:
CATHERINE [la voisine]: Au fait, j’ai rapporté Schubert à Arnaud.
THOMAS: (prenant le petit sac, intrigué) Schubert ?
CATHERINE: Ah ! mais je suis bête, c’est le match, ce soir. Arnaud est chez son ami.
THOMAS: Ah ben, non, justement, il a pas pu y aller.
CATHERINE: Oh, c’est dommage, il se faisait une joie.
THOMAS: Je sais mais il a eu un accident.
CATHERINE: Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
THOMAS: Il était dans sa voiture… Et paf ! Crevé.
CATHERINE: Comment ça « crevé » ?
THOMAS: Ça doit être l’usure …
CATHERINE: Mais vous voulez dire qu’Arnaud est …
THOMAS: (regardant dans le sac et en sortant deux CD) Des CD !
CATHERINE: Décédé ? Mais quelle horreur !
French phonetic word-play (des CD / décédé), gotta love it. Recall that « crevé » is both the expression for having a punctured tire and also a familiar expression dying.
Here’s another excerpt that is all about the delivery:
ARNAUD: Et après on parle de la tenue …
THOMAS: Alors, vous avez de la chance, la costumière de la troupe est une amie et elle m’a prêté deux trois choses pas inintéressantes. Quand on a monté Mary Poppins, j’ai dû reprendre le rôle au pied levé parce que la comédienne principale s’était fait renverser par une voiture deux heures avant la première. C’était horrible. En plus, les mauvaises langues ont dit que j’avais fait exprès de griller le feu.
Comic gold.
Vocabulaire
As is perhaps clear from these two excerpts, the form may be throwback but the register of the language is modern and familiar. Here’s a list of vocabulary words and expressions from the script that were new to me, many of them slang. Definitions largely drawn from Larousse, with some additions from Wiktionary or the like.
- toucher sa bille: être compétent; connaître bien (familier). «Il touche sa bille en bricolage».
- une patère: support fixé à un mur, en forme de disque, de boule ou de crochet, qui sert soit à suspendre des vêtements, soit à soutenir des rideaux, des tentures, etc.
- ahurir: frapper quelqu’un d’un étonnement qui le laisse interdit. «Cette réponse m’ahurit». Souvent comme adjectif «ahuri» = surpris au point de paraître stupide.
- un coup de bol: un coup de chance.
- faire un carton: tirer sur la cible; avoir beaucoup de succès; marquer des points; réussir.
- vétuste: qui est vieux, détérioré par le temps. «Une maison vétuste».
- mouais: (familier) marque l’affirmatif, forcé ou contraint, ou tout simplement une affirmation de pratique , et non de principe, par «obligation». Exprime un accord réservé, sans adhésion réelle.
- se barrer: (populaire) s’en aller, partir, s’enfuir. Aussi familier: se tirer, se casser.
- paf !: (interjection) exprime un coup frappé, une chute, un incident imprévu.
- enliser: mettre / maintenir quelqu’un ou quelque chose dans un état d’inertie, de stagnation, qui empêche d’évoluer; enfoncer. Souvent «s’enliser», ou avec les sables mouvants.
- cachet: (m) prix d’une leçon particulière (de piano, de dessin, etc.). Aussi rétribution d’un artiste, d’un journaliste, pour une représentations, une émission, etc. [there are other more common meanings of cachet].
- au pied levé: sans avoir le temps de se préparer.
- griller un feu: passer un feu de couleur rouge, sans prêter attention à sa signalisation. Ne pas s’arrêter.
- un beauf: (populaire) type de Français moyen, réactionnaire et raciste, inspiré d’un personnage de bandes dessinées (voyez le chanson de Renaud).
- Bouygues: un opérateur de télécommunications, comme Orange, SFR. Fondé par Francis Bouygues dans le contexte de reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale. Société parente du chaîne TF1.
- frangin, frangine: (populaire) frère, soeur.
- être à cran: dans un état d’irritation qu’on a peine à maîtriser.
- avoir le cran: oser, avoir du courage.
- avoir les crocs: (familier) avoir très faim. Cf croc, croquer et croque-monsieur.
- changer le fusil d’épaule: changer d’avis ou d’opinion.
- racaille: (f) populace méprisable; catégorie de personnes considérées comme viles.
- le trac: (familier) peur ou angoisse irraisonnée que quelqu’un éprouve au moment de paraître en public, de subir une épreuve, etc. «avoir le trac».
- paumer: (populaire) perdre, égarer.
- foireux: (populaire) qui fonctionne mal, raté, sans valeur. «une idée foireuse».
- vénère: (familier, verlan) énervé; en colère.
- usure: (f) détérioration progressive par frottement, érosion, utilisation.