Last month I read the play L’Amante anglaise, by Marguerite Duras, which is the second item in the reading list of Harvard’s 20th Century French Theater and Performance course. Duras, who is perhaps best known in America as the author of Hiroshima Mon Amour, which was adapted into a 1959 film. L’Amante anglaise delves into the psyches and motivations of an unremarkable fifty-year-old woman, Claire Lannes, who murdered her cousin (a deaf and mute resident of Claire’s household) for no apparent reason. She then dismembered the body and spent several nights dropping the parts from a bridge onto trains passing below. The police found the pieces and traced them back to the one point that the disparate train lines had in common, that one bridge. From there they located Claire without difficulty.
But it is with difficulty that the audience tries to make sense of Claire’s character and inner life. The play has two acts and three characters. In the opening act, Claire’s husband Pierre is interviewed by a nameless interrogator who advises Pierre that he is not under suspicion, is not obliged to answer questions, and is free to go. But the Interrogator is deeply interested in understanding Claire, the crime, and Pierre’s marriage. The entire act is one long dialogue between the Interrogator and Pierre. Act two is more of the same, except now the Interrogator is interviewing Claire, who has already been tried and convicted, who is awaiting sentence, and who still has some undivulged secrets (e.g. what did she do with the head of her victim, which was never recovered? Why did she murder her cousin?). The Interrogator becomes more of a character in his own right in the second act as his frustrations in the face of Claire’s airy lack of self-knowledge reveal oddities in the Interrogator’s personality.
The play is based on a real crime that took place in 1949 in France, a murder and disposal-by-train by Amélie Rabilioux. Duras found this event a rich source of inspiration, as she wrote a first play about it 1960 (Les Viaducs de la Seine-et-Oise), and then a novel L’Amante anglaise in 1967, and then a play version of the novel in 1968. The text I read was from a revised script of the play which became standard in 1976. The play is well known and often performed. France Culture produced and broadcast a full-length studio reading of L’Amante anglaise 1967. There is also a 2021 filmed reading of it that breaks up the scenes and interleaves Pierre’s interview with Claire’s interview.
As a writing exercise I prepared a 750 word commentary about the play and lightly revised it with my teacher. Here’s the final text, as well as things I learned in the process.
Depuis l’Antiquité les philosophes se demandent si les être humains ne sont que sang et chair, peau et os. Au XVIIe siècle on a introduit le nom matérialisme pour la position affirmative, tandis que dualisme décrit le contraire: nous avons quelque chose (une âme, peut-être) qui nous rend plus qu’un amas de particules chimiques et leurs réactions. Cet élément spirituel est le siège de la volonté, le conducteur qui dirige nos actions. Sinon, comment comprendre le comportement humain? Pourquoi a-t-on porté cette chemise, choisi ce métier, pris des vacances à la plage et pas dans les montagnes, dîné dans ce restaurant et pas dans le suivant ? C’est angoissant d’imaginer que la réponse de toutes ces questions soit «c’est le résultat des interactions déterminées parmi les molécules de nos cerveaux». Nous avons grand soif d’explications.
Dans sa pièce du théâtre L’Amante anglaise, Marguerite Duras nous invite à contempler les motivations de plusieurs personnages, et en même temps à considérer: Sommes-nous libres de choisir notre chemin? D’où vient la volonté ?
Malgré qu’elle ne soit pas présentée jusqu’au deuxième acte, Claire Lannes est le centre d’attention dès la première page. Pourquoi a-t-elle tué sa cousine? Pourquoi ne veut-elle pas dévoiler le lieu où elle a caché la tête? Pourquoi s’obstine-t-elle à dire qu’elle ne connaît pas elle-même les bonnes réponses? Pourquoi imagine-t-elle que la bonne question serait la clé pour débloquer un discours révélateur? Le public est guidé vers elle comme cible de l’enquête.
Bien sûr, il y a un deuxième personnage dont les motivations méritent investigation : Pierre Lannes, le mari de Claire. Il a accepté sans difficulté l’affirmation de sa femme que Marie-Thérèse Bousquet était partie pour quelques jours pour rendre visite à sa famille. Il avoue qu’il se doutait de la vérité de cette déclaration, mais il ne l’a pas relevé. Est-ce qu’il soupçonnait son crime horrible et a préféré différer le moment d’ affronter cette horreur? Plus profondément, pourquoi s’est-il marié avec Claire? Pourquoi est-il resté avec elle pendant une vingtaine d’années? Est-qu’il ment quand il répond à l’interrogateur qu’il n’aurais jamais poursuivi une histoire d’amour avec une servante, soit la cousine de sa femme soit n’importe qui. On imagine que mieux comprendre Pierre Lannes, c’est mieux comprendre Claire Lannes, et aussi inversement.
Ensuite on passe au troisième personnage, l’Interrogateur. Au début, il est facile de le reléguer à l’arrière-plan. Il nous donne un croquis de l’histoire, il nous indique que Pierre n’est pas un suspect, et il agit comme interlocuteur (il serait saugrenu de monter un spectacle qui ne comprend que deux monologues étendus). Mais petit à petit, l’interrogateur gagne sa propre histoire, ou plutôt son propre mystère. Qui est-il? Il n’est ni magistrat ni juge ni psychologue. Est-il journaliste? Historien? Un parent caché de la victime? Pourquoi est-ce qu’il approfondit cette affaire sensationnelle? Est-il capable de freiner ses enquêtes, et sinon d’où vient son empressement à les comprendre? Au cours de la pièce, il émerge comme un homme frustré, fouillant obsessivement pour trouver les explications qui lui échappent, comme elles nous échappent tous.
Enfin, tous les trois personnages, Pierre, Claire, et l’Interrogateur, suscitent en nous un désir fort de comprendre leurs motivations. Mais il y a un quatrième personnage, ou plutôt une personne, dont les motivations m’intéressent: c’est Marguerite Duras. La version du texte que j’ai lu correspond au mise en scène au Théâtre d’Orsay en 1976. Mais le spectacle original a été créé au Théâtre national populaire en 1968, tiré de son roman de 1967. En outre, elle a écrit et monté une autre pièce au même sujet, Les Viaducs de la Seine-et-Oise, sept ans plus tôt en 1960. Évidemment, ce meurtre commis par Amélie Rabilloux en décembre 1949 préoccupait Marguerite Duras pendant longtemps. Quel élément, quelle combinaison de gens et de circonstances de cette histoire l’envoûtait?
Je retourne finalement aux questions philosophiques. Si on souhaite jamais développer des théories ou des instruments pour comprendre les comportements complexes, subtiles, et entremêlés des gens dans la vie ordinaire, il faut d’abord que ces outils fonctionnent dans les situations les plus pures, simples et extraordinaires. Nous abordons les événements quotidiens en examinant les affaires hors du commun. Si Marguerite Duras retournait fréquemment à ce découpage en morceau d’un corps humain, c’est parce qu’elle veut disséquer notre nature humaine pour repérer où demeure la volonté.
Language aside, it’s not a great essay. It’s got two or three ideas in it, and I like the closing sentence, but the middle is far too rambling with endlessly posed but unanswered questions. Fortunately, I wrote it more as a vehicle for improving my French than to be a solid work of literary criticism. So let’s see what I gained on that front.
Things I Learned
My original draft had a number of boring errors in preposition choice, adjective agreement, or omission of reflexive pronoun. I continue to work on my automaticity in these areas and am getting better little by little. There were several more substantive corrections I learned:
- Keeping a consistent register. This essay starts out in a high register, using highfalutin phrases to talk about philosophy and literary construction. That’s a valid stylistic choice, but only if it is maintained throughout. So my teacher identified several familiar expressions that broke this pattern and revised them into a more formal register.
- «La volonté, ça vient d’où» became «D’où vient la volonté».
- «un tas de» became «un amas de».
- «Pourquoi elle ne veut pas» became «Pourquoi ne veut-elle pas».
- «Bien sur qu’il y a» became «Bien sur, il y a».
- «c’est facile de» became «il est facile de».
- «machins» became «outils».
- «bizarroïde» became «hors du commun».
- Malgré que is the subject of a longstanding grammar controversy. There’s a lengthy entry about malgré que on CNRTL (see article II), which is considered an authoritative source by my French work colleagues. It begins : «Ac. 1835-1935, Littré et les grammairiens puristes n’acceptent malgré que que dans l’emploi II A, qui n’est pas un emploi conj. mais où malgré est un subst. compl. de j’en aie et que le pron. rel.…». Long story short, in oral language everybody uses «malgré que» = “despite the fact that” as they use «bien que» = “even though”. But the official grammar ruling is that in a formal register one must use only malgré + a noun, never malgré que + a clause. Bien que + a clause is still fine. However, this rule is far more honored in the breach than in the observance, even in soutenu register writing, and so we let it stand in my essay: Malgré qu’elle ne soit pas présentée. There is general consensus that if one uses this locution, the verb in the subsequent clause must be in the subjunctive mood.
- Chimique is always an adjective, never a noun. There is no French noun corresponding to the English noun “chemical(s)”. The French speak of «produits chimiques», «particules chimiques», etc. The word is an adjective and must always modify some noun.
- affronter, confronter. These two words both map to “confront” or “face” in English, but in French the correct choice depends on the nature of the thing being faced. If it’s a localized person, opponent, or obstacle and you wish to describe its position, you use confronter. If it’s a non-localized challenge, a danger, or a fear and someone is tackling or addressing it, you use affronter. The word confronter really has a face-to-face, head-on, physical arrangement aspect to it. In the essay above, a slight change to the sentence would highlight the ability of this distinction to resolve ambiguity: «Est-ce qu’il soupçonnait son crime horrible et a préféré différer le moment de l’affronter ?». Since the verb is «affronter» the elided pronoun l’ refers to the crime, and not to the criminal. If I meant the criminal I would need to write «le moment de le confronter», as you would look directly at the criminal while confronting them with an accusation.
- un proposition has a meaning more specific than its English cognate “proposition”. The French «proposition» is a proposal, a demand, or an offer. In English, I use the word proposition also to mean a statement that can be true or false: “I was in Connecticut this weekend” or “The global climate is on track to rise by 2° by 2050.” Apparently this usage of «proposition» in French is restricted only to technical discussions of Boolean logic and not everyday statements. I replaced «proposition» in my original draft with «déclaration» when referring to a simple statement.
- fouiller can mean “to dig through”, “to rummage”, or “to search” (it can also mean simply “to dig” in the ground). The direct object is the thing being searched: fouiller un tiroir, fouiller une valise. But if you want to name the target of the search, you can’t simply use pour and a noun:
Je fouille l’armoire pour une chemise. You have to add a verb into the mix: Je fouille l’armoire pour trouver une chemise or Je fouille l’armoire pour repérer une chemise. The French sure do like their verbs…
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